Déraciné du présent ? Découvrez la question qui change tout
- Jean-Guy Malboeuf
- 25 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 5 jours

Lorsque nous nous sentons stressés, confus, envahis par les émotions ou emportés par le flot de nos pensées, nous sommes alors déracinés de la Présence. Pris dans les turbulences du mental, nous nous identifions aux pensées, aux rôles et aux histoires qui nous traversent l'esprit. Mais que reste-t-il lorsque nous cessons de suivre ce mouvement incessant ? Qui sommes-nous réellement, au-delà des apparences ?
L’un des enseignements les plus directs et puissants provient de Ramana Maharshi, qui repose sur une question d’une simplicité déconcertante : « Qui suis-je ? »
Plutôt qu’une quête intellectuelle, cette question est une invitation à une exploration directe de notre véritable nature. Elle nous invite à tourner notre attention vers l’intérieur, à observer la source même de notre conscience et à dépasser les identifications erronées au corps, aux pensées et aux émotions.
Lorsque nous nous posons sincèrement cette question, qui ne nécessite pas de réponses conceptuelles, quelque chose d’extraordinaire se produit : le mental, habituellement absorbé par le flot incessant des pensées, se dissout peu à peu dans un silence profond. Dans cet espace silencieux, une Présence immobile et inaltérable se révèle.
Ramana Maharshi enseignait que notre essence véritable n’est ni un concept, ni une expérience passagère, ni quelque chose que nous devons atteindre. Elle est préalable à tout ce qui apparaît. Elle doit être simplement réalisée. Avant même que surgisse une pensée, une émotion ou une sensation, nous sommes déjà là, en tant que pure conscience.
Tout ce qui appartient au mental—les pensées, les émotions, les sensations—sont des contenus qui apparaissent et disparaissent. Mais ce qui perçoit ces contenus ne change jamais. Ce témoin silencieux, cet arrière-plan immuable, c’est ce que nous sommes véritablement.
La poursuite infernale du mental : un piège qui génère plus de tensions
Mais le mental ne se contente pas de produire des pensées et des émotions passagères. Il crée sans cesse des scénarios imaginaires, une poursuite infernale (comme un monde parallèle) qui nous enferme dans un cycle de tension continue :
🔎 Nous nous projetons dans le futur, imaginant des conflits, des échecs ou des menaces qui n’existent pas encore. Notre esprit anticipe le pire, et notre corps réagit comme si ces scénarios étaient réels.
🔎 Nous rejouons sans fin des blessures du passé, ravivant des émotions douloureuses et créant de nouvelles interprétations qui les rendent encore plus lourdes.
🔎 Nous analysons à l’excès des situations, cherchant des solutions à des problèmes qui n’existent que dans notre tête. Ce cycle de rumination nous maintient dans une agitation mentale constante.
🔎 Nous nous comparons, nous nous jugeons, nous nous justifions, alimentant une tension intérieure qui n’a d’autre origine que nos propres pensées.
Cette poursuite infernale nous maintient dans une illusion d’urgence et de manque, nourrissant la tension intérieure et renforçant l’identification au flot des pensées. Nous devenons esclaves de notre propre mental, croyant que ces scénarios sont la réalité alors qu’ils ne sont que des constructions mentales éphémères.
Briser le cycle avec la Pratique OSCAR
L’investigation du "Qui suis-je ?" nous permet de voir que nous ne sommes ni nos pensées, ni nos émotions, ni notre histoire. Mais lorsque le mental reprend le contrôle, il est utile d’avoir un outil concret pour déconstruire pas à pas l’identification aux formes mentales.
C’est là qu’intervient la Processus OSCAR (Observer, Sentir, Comprendre, Abandonner, Re-connecter) :
Observer : Prendre conscience du scénario mental en cours. Voir comment l’esprit crée des histoires et génère de la tension.
Sentir : Ressentir directement l’impact de ces scénarios sur le corps et l'esprit.
Comprendre : Réaliser que cette poursuite est un mécanisme du mental et que notre attention est simplement fusionnée avec son contenu.
Abandonner : Relâcher l’identification à ces histoires par la respiration consciente. Ne pas nourrir le scénario, ne pas entrer dans le jeu du mental.
Re-connecter : Revenir à ce qui est avant toutes ces projections, à ce qui perçoit sans être affecté : la Présence pure.
En appliquant OSCAR instant après instant, nous brisons peu à peu la mécanique infernale du mental et cessons d’en être esclaves.
Se libérer du mental ne demande pas un effort, mais un retour à ce qui est déjà là. L’attention, lorsqu’elle cesse de courir après des formes, retrouve spontanément la Présence.
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